Benoit Gillain, le fils de Jijé (Joseph Gillain), est responsable publicitaire à la fin des années 1950. Pour le lancement de la lessive française Bonux en 1958, il invente le personnage "Bonux-Boy" et son chien "Lessiv" (!) qui connaitra d'abord 5 courtes aventures en bandes dessinées publicitaires.
Puis, entre 1960 et 1961 Benoit Gillain édite pour la promotion de cette fameuse lessive, une mini-revue BD qui comptera 18 numéros. Ce supplément, comme le cadeau, se trouvait dans le paquet de lessive.
Les revues publicitaires intitulées "Les Histoires de Bonux-Boy", du nom du personnage éponyme représentant la marque de lessive, contiendront plusieurs bandes dessinées de grands noms de la BD : Jijé en premier lieu, mais aussi Peyo, Will, Jidéhem, Herbert, Bara, Roba, Mouminoux, Jean Giraud ...
Benoit Gillain dessine et anime quant à lui le personnage de Bonux-Boy dans un style proche du style humoristique développé par son père Jijé...
(A l'origine, la marque de lessive s'appelait Bonus avec un S, mais comme le nom était déjà utilisé par une marque de café de l'époque, un accord fut trouvé entre la marque de lessive et celle de café à la fois pour utiliser le nom Bonux avec un X cette fois, et pour que la marque de café utilise, pour sa promotion, les cadeaux également proposés dans les paquets de lessive.)
Ces bandes dessinées sont peu connues car n'ont pas été diffusées autrement que par ces fascicules publicitaires qui restent difficiles à trouver, chers, et pas toujours en bon état.
Le site bandes dessinées oubliées en présente la bibliographie que vous pouvez consulter en cliquant ICI...
Voilà donc l'occasion de réaliser en 6 albums qui compilent en intégrale ces revues par lot de trois numéros afin de remettre au grand jour les BD qu'elles contiennent. Ces revues étaient sous un petit format (10 cm x 13 cm) et comprenaient de 52 à 32 pages.
Chaque page de mon album reprend deux planches des Bonux-Boy dans leur format d'origine et présente autant les couvertures des revues que les planches de BD.
Le volume 1 des histoires de Bonux-Boy est réalisé avec les trois premiers numéros de la revue parus entre janvier et mars 1960, pour un volume de 75 pages. Les planches de BD sont restaurées et nettoyées pour l'occasion. Voici une présentation en pêle-mêle du premier volume de l'intégrale :
Le volume 2 de cette intégrale reprend les numéros 4 à 6 des Bonux-Boy. Dans l'esprit d'une intégrale, on retrouve une cohérence dans la présentation de l'album avec variation de couleur. L'intérieur contient toujours deux planches des livrets "Bonux-Boy" par page.
Le volume 3 de l'intégrale poursuit la série avec les numéros 7 à 9. Toujours la même kyrielle d'auteurs fabuleux franco-belges : Jijé, Mouminoux, Bara, Will, Giraud, Peyo, Jidéhem, Herbert !
Pour ce volume et pour la couverture, c'est le vert qui annonce la couleur...
Le volume 4 réunit les numéros 10 à 12 des Bonux-Boy. Pour ce quatrième volume, c'est le violet qui a l'honneur de la couverture et pour le contenu toujours un feu d'artifice de la fine fleur de la BD franco-belge : Bara, Herbert, Jean Giraud, Mouminoux...
Le volume 5 reprend les numéros 13 à 15. A partir de l'intégrale 5, les Bonux-Boy ne contiennent plus de quadrichromie. Les planches sont désormais toutes en noir et blanc rehaussées d'une couleur orange, couverture comprise.
Autre changement, à partir de 1961 avec le numéro 13, le nombre de page des fascicules baisse pour passer à 32 au lieu des 52 pour les douze premiers numéros. Du coup la pagination de l'album diminue également pour passer à 50.
Pour obtenir ces 50 pages, en plus des trois numéros de Bonux-Boy, l'intégrale comporte des illustrations issues d'un numéro spécial Jeux.
Le volume 6 est le dernier de la collection et reprend les numéros 16 à 18 des mini-livrets Bonux-Boy. Cet ultime volume conserve la présentation adoptée pour le cinquième dans la même charte graphique et toujours agrémenté d'illustrations issues du livret sur les jeux Bonux-Boy.
L'arrêt des livrets Bonux-Boy serait lié à la réglementation française sur les publications destinées à la jeunesse, la fameuse loi de 1949, qui impose un dépôt préalable auprès d'une commission qui elle seule délivre ou pas l'autorisation de diffusion auprès de la jeunesse de la publication. Ce visa sera parfois conditionné à des changements de contenus ou de formes, glissant alors vers la censure.
En l'espèce ce ne doit pas être un problème de contenus ou de formes qui poussa à l'arrêt des livrets Bonux-Boy, mais plus probablement soit la seule contrainte du dépôt préalable auprès de la commission ou des critères fiscaux ou administratifs que ne remplissaient en tant que "publication" les livrets...
Dès lors, ce seront les seuls et fameux cadeaux Bonux qu'adoptera la marque, entrant de la sorte dans la légende consumériste et dans l'esprit de milliers de jeunes et moins jeunes.